lundi 27 juillet 2009

Peyresq, le village aux deux quêtes

J’ai enfin eu le temps de parcourir longuement les ruelles de notre village fétiche. J’ai compris à cette occasion, en comptant les virages qui nous amènent aux mille cinq cent mètres de hauteur pourquoi les soldats allemands lors de la guerre civile européenne du milieu du siècle dernier ne sont pas sentis contraints d’y monter…
Une fois arrivé sur place, c’est la vie qui l’emporte sous toutes ses formes: un sentiment d’attachement pluriforme aux êtres et aux choses, une attention portée conjointement aux faits et aux concepts. Lieu de débat scientifique et espace d’évocations prospectives, nous nous y retrouverons à l’avenir au moins une fois dans l’année avec nos collègues conservateurs du patrimoine, tant l’identité ici se fait innovation, telles deux quêtes communes.
Peiresc, le savant homonyme du Grand Siècle, peut nous servir aujourd’hui à bon droit de modèle: la science et l’homme ne sauraient d’avantage être traduits en termes de dialectique, les défis de l’arbre de la connaissance restent plus que jamais ancrés en nous tel semble être l’enseignement même du sentier botanique qui prolonge le village, mais aussi de tous les bâtiments réunis autour de l’église.

Peyresc est l’un de ces lieux où se construisent et se fortifient les convictions, un lieu donc dont notre société a plus que jamais besoinspour réfléchir notamment sur les technologies de demain et sur ses usages attendus.Conference de Jean Claude Vich
à la journée Living Lab des Territories de Demain

dimanche 26 juillet 2009

Saint Laurent de Neste: la grotte de Gargas et l'Abbaye cistercienne de l'Escaladieu

Passer de l’Ardèche aux Hautes Pyrénées relève maintenant du quotidien au sein de notre Living Lab Territoires de Demain. Là aussi, on parle en effet de chantier: celui du Centre d’interprétation du patrimoine près de la grotte de Gargas qui devrait être achevé l'été prochain, celui de l’espace réservé au laboratoire d’usages dans l’aile du XVIIe siècle de l’Abbaye de l’Escaladieu qui lui aussi ouvrira ses portes l’an prochain, à peu près au même moment.
Nous aurons là deux espaces expérimentaux pour mettre en place un e-tourisme digne de ce nom et des possibilités renouvelées de développement de petites entreprises innovantes en la matière.
La grotte de Gargas fut occupée par l’homme il y a 27000 ans qui a couvert ses parois de représentations symboliques peintes et gravées. Comme d'autres en Espagne, Maltravieso (Extrémadure) et El Castillo (Cantabrie), les empreintes de mains seraient féminines. Au CNRS, un logiciel spécial, Kalimain, a été développé et commence à donner des résultats pour ce genre d'identification.
Le Centre d'interprétation de la grotte de Gargas
Pour aller plus loin:

http://grottesdegargas.free.fr/
http://grottesdegargas.free.fr/PAGE_12.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grottes_de_Gargas

Monsieur le Maire et Conservateur de la Grotte de Gargas avec Jean Pierre Euzen (Commission européenne) et André Jean Marc Loechel (Fondation Territoires de Demain) lors de leur passage au Living Lab Territoires de Demain

L'Abbaye cistercienne de l'Escaladieu
Pour les Cisterciens le choix de vie était:
  1. Le retrait du monde
  2. l'isolement au "désert"
  3. le retour à la pratique littérale de la règle de Saint Benoit: Pauvreté, silence et rupture avec le monde pour permettre le retour sur soi
La construction de l'Escaladieu s'achèvera en 1160

Pour aller plus loin:

http://www.cg65.fr/front.aspx?sectionId=117
http://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_l%27Escaladieu
http://www.jedecouvrelafrance.com/f-2547.hautes-pyrenees-abbaye-escaladieu.html

samedi 25 juillet 2009

Saint Julien en Saint Alban


Il y a des partenaires qui semblent indispensables, des synergies qui paraissent aller de soi. C’est là le sentiment éprouvé lors de mes passages en Ardèche au travers de la rigueur des engagements et du sérieux des travaux réalisés: la communauté de communes de «Privas Rhône et Vallées» a fait le choix dans la typologie des outils de l’innovation et dans les modalités de leur implémentation au point que l’on est tenté de parler d’exemplarité avant même la mise en chantier par exemple du CENT. Si beaucoup reste à faire, une première démarche de cartographie des savoirs devrait pouvoir nourrir les attentes.

Avec une superficie de 1039m, une altitude de 125m et une population de 1195 habitants, Saint Julien en Saint Alban dépend du canton de Chomérac et fait partie de la Communauté de Comunes «Privas Rhône et Vallées. Le ruisseau de Vendèze qui le traverse prend naissance au nord des montagnes de granite et de grès qui constituent les Boutières. Il y a des châtaigners et le massif est traversé de multiples galeries gallo-romaines.

Son château de Saint Alban conserve la mémoire des guerres de religions et à ses pieds nous trouvons des grottes trogodytes. Son église Romane est dédiée à Saint Julien du XIIe siècle et est entouré de vignobles «Côtes du Rhône».

Bernadette Chastagner, Najda Rochdi, Laura Garcia Vitoria

Elle a pour maire une femme, Bernadette Chastagner!



mercredi 15 juillet 2009

De retour à Fez (18th ENB Fez Congress: Creative Ideas & Tools for Smart Entrepreneurs)

Me voilà de retour à Fez, et ce avec d’excellentes nouvelles, mais aussi d’une autre bien plus triste. La première d’abord : lors de la réception sur la terrasse des Mérinides (qui m’a par ailleurs rappelé bien des souvenirs de mon dernier séjour), j’ai en effet appris le décès accidentel de mon interlocuteur dans le projet « Fez, cité du savoir » ; le fait de l’apprendre brutalement m’a fait un choc : il avait tellement lutté pour que sa ville devienne un véritable territoire de la connaissance que j’en entends encore ses plaidoyers au téléphone où nos discussions interminables dans son bureau. Son équipe s’efforce aujourd’hui de poursuivre son œuvre dans la mesure du possible : les enjeux sont considérables aujourd’hui pour l’ensemble des grandes villes du Royaume.
Par ailleurs, les enjeux d’une économie basée sur la connaissance sont indéniablement mieux perçus, il ne reste plus qu’à attendre que prenne fin toute une génération arc-boutée sur des technopoles à l’anncienne et largement ignorante des nouveaux écosystèmes déterminés par des «idées créatrices et des outils pour entrepreneurs innovantes», sujet du colloque des Centres européens de l’innovation auquel il m’a été demandé de participer. Indéniablement, les vieux schémas occidentaux du siècle dernier restent encore parfois de mise, à mille lieux des enjeux d’une société de l’immatériel.
Une anecdote savoureuse : un vieux collègue anglais a tenu à évoquer la vielle théorie de la « triple hélice », à savoir le rôle des institutions académiques, des entreprises et des gouvernements, avec comme illustration un exemple des années trente du siècle dernier…
Lorsqu’une représentante danoise de la Commision européenne prit sa sucession, elle projetta non sans malice une slide dédiée au « nouveau modèle de la triple hélice », remplaçant à juste titre au passage l’action gouvernamentale par celle de tout en écosystème il est vrai que son pays a tellement bien réussi en la matière !

Je regardais alors à ses côtés sur l’estrade notre intervenant anglais : il dormait du sommeil de celui qui avait fait son temps, superbe image de notre monde. Car il est bien vrai que certains de nos contemporains dorment encore quand d’autres imaginent les futurs enjeux des villes intelligentes qu’ils contribuent à bâtir. Avant que de s’endormir, notre universitaire avait essayé de montrer que les acteurs du territoire agissaient en dehors des trois grands pôles évoqués. Alors que je ne peux que constater sur notre propre Living Lab la rupture bénéfique qu’entraine leur intégration à toute démarche innovante.

Autre image symbolique, celle de la cécité de quelques intervenants français s’obstinant, malgré la présence d’excellents traducteurs (en trois langues), à baguiner dans un mauvais anglais, laissant nos amis marrocains interloqués utiliser seuls notre langue. Quand ceserons-nous d’avoir une position aussi indécente à l’égard de ceux qui nous accueillent et qui tiennent à montrer leur appartenance à un même horizon culturel, tout cela pour se ridiculiser dans un anglais qui a fait sourire toute la salle !?

Qu’on ne se méprenne pas je suis espagnole, mais comme d’autres encore dans le monde du Canada au Maghreb, l’outil linguistique me semble une composante essentielle dans une prespective d’intelligence économique bien comprise.

Au-delà de telles erreurs, le colloque de nos amis des centres d’innovation m’a confirmé dans mes analyses présentées auparavant sur les rives de la Méditeranée.

Quelque chose indubitablement a changé à Fez, des acteurs majeurs développent aujourd’hui des actions qui ne vont pas tarder à tout changer: il m’a été dit que je ne tarderai pas à revenir, alors…