lundi 26 juin 2017

Une nouvelle art de la Guèrre




Emmanuel Macron a déclaré sa volonté d'être un président «jupitérien»,  certains ont souligné le projet de commander d'en haut, d'incarner l'autorité en restant en retrait… Jupiter évite de se livrer, conserve ses secrets, trône dans les cieux…
Cette référence n'est pas franchement startUpiste et le Macronisme ne peut pas se référer à La Bruyère, ni La Fontaine, ni Molière, ni Balzac, ni Proust, ni Mauriac, ni  au dieu de la lumière, ni au Dieu patricien gardien des propriétés qui  veille sur la cohésion des familles, des corps politiques et des institutions. En effet, c’est bel et bien d’un nouveau regard sur la gouvernance qu’il s’agit.

Dans la Ve République le président, est garant des institutions, il est aussi le chef des armées et impulse la politique. Dans ce cas-là, les soubresauts politiques deviennent le fruit d’une logique.  Emmanuel Macron tient à se démarquer de la présidence «normale». Écoutons-le « La fonction présidentielle doit être exercée par quelqu’un qui, sans estimer être la source de toute chose, doit conduire la société à force de convictions, d’actions et donner un sens clair à sa démarche ». Pour lui, il est important de convoquer de grandes figures historiques  pour fabriquer une histoire et une politique incarnées, le choix d’un personnage mythologique, Jupiter, lui permet d’éviter de se référer à une figure de chair et d’os connotée à droite ou à gauche.

Macron multiplie les prises de distance avec de vieux modèles, écoutons-le encore: «comme conseiller, j’ai eu des désaccords avec le président… sur les réformes, j’ai constaté qu’on ne me permettait pas de les mener, ni sur le fond, ni sur la méthode ; un ministre n’est pas un obligé …  « Je ne regarde pas la France au prisme déformant d’une ambition personnelle…  J’accepterais les reproches de déloyauté ou de trahison si j’avais dérogé aux engagements pris au départ,… Je me suis contenté de reprendre ma liberté».  Du fait, sans jamais avoir été élu, il peut précisément de se dégager de tout servilisme.

Pour se garder d’une interprétation, le président a précisé voir dans cette figure mythique celle d’un président qui adopte une certaine hauteur de vue : « Je ne veux pas être le président du quotidien, de l’anecdote, je ne veux pas intervenir sur tous les sujets». Emmanuel Macron ne veut pas entamer sa crédibilité dans des querelles intestines de ses ministres, pour rester au-dessus de la mêlée Emmanuel Macron veut occuper pleinement sa place et rester à son niveau sans empiéter sur celles de ses ministres afin de ne pas les affaiblir, et ne pas s’affaiblir lui-même par rebondissement. Il entend  laisser son Premier ministre administrer les affaires courantes. Le président fixe la stratégie, donne un cap de long terme, le Premier ministre arbitre sur le quotidien et le moyen terme. 

Si une telle stratégie réussie, c’est bien une vrai révolution – jupitérienne ou non- à laquelle nous est donné de participer ! Espérons ! Souhaitons !  Attendons voir!

"Lorsque vous êtes capable, feignez l’incapacité, actif, passivité. Proche faites croire que vous êtes loin et loin que vous êtes proche". Sun Tzu

vendredi 2 juin 2017

Le débat qui nous pourris : Étique relativiste, devoir moral constant, mœurs codifiés ou bon sens, jugement droit et discernement logique?



 Mieux vaudrait parler de normalisation et non de morale sur les affaires publiques, de bon sens, de discernement et conviction. Ainsi retrouverions-nous la sérénité de jugement, ne serait-ce que pour combattre le bas nivellement de la pensée qui nous surveille, la désinformation qui nous étourdit, l’abasourdissement qui nous intimide.

Le bon sens rejoint l’esprit logique et prémunit des dangers où les idéologues et utopistes risqueraient de l’entraîner. Il est donc un contrepoids nécessaire aux divagations abusives et perverses, car l’homme de bon sens perçoit naturellement ce qui est bon de ce qui est mal, ce qui est juste de ce qui ne l’est pas, guidé par cet instinct qui l’avertit des égarements toujours possibles de l’intelligence.
Nous avons mieux à faire collectivement que de nous imaginer juges. Concentrons-nous sur nous-mêmes, réhabilitons la conception stoïcienne de la «virtus» qui a pour avantage de s'ancrer dans l'individu et la maîtrise qu'il peut acquérir sur lui-même. La virtus fait de l'autodiscipline un but en soi, poursuivi au moyen du recueillement, de l'écriture, la lecture de bons livres ou de la privation résolue.

La future loi de «normalisation (moralisation) de la vie publique» mettra fin à des pratiques de corruption institutionnalisées du cumul des mandats et la réserve parlementaire, pour nous mettre au registre des États de droit modernes. Elle fera rentrer les représentants de la Res-pública  parmi le commun des citoyens, les politiques du public  devant être «serviteur du bien collectif» et non à son propre service ou au service des siens et les affaire privés au bien-être et le développement spirituel et matériel de chaque individu.

Nos voitures connectées, nos téléphones géolocalisés, nos relevés de compte dématérialisés, nos adresses IP deviennent autant de mouchards potentiels, bientôt raccordés aux services de surveillance. Nous allons devenir des robots guidés par des règles abstraites. La morale sort de l'intime en même temps que la loi régulera nos comportements. La morale privée laisse l'individu désemparé face  de postulats idéologiques comme de valeurs claniques, pour demander à l'État de nous dire le bien et le mal.

Plutôt que de continuer nos fulgurations sur  les ministrables, vaquons à nos propres préoccupations et tentons de ne pas confondre le domaine publique et le privé qui sont de nature bien différente. La vie des affaires repose sur l'idée de propriété privée et d'enrichissement personnel; les affaires de la cité sont fondées sur le bien commun et le désintéressement.
Pour beaucoup, faire de la politique n’exige pas nécessairement une grande culture des connaissances générales de la charge publique, mais oblige à un apprentissage des rouages des institutions de l’exécutif. La politique n’est pas un métier: c’est un engagement ou une vocation qui impose un grand dévouement et une disponibilité de tous les instants.

La politique manque de l’essentiel qui fait la différence entre un politicien et un authentique responsable: le pragmatisme. Ce pragmatisme qui résulte d’un bon sens à l’écoute des administrés, n’a rien à voir avec un quelconque opportunisme comme certains le pratiquent. Ils ont, surtout, perdu depuis longtemps tout sens du réel. Ils vivent ailleurs, dans un monde d’où ils ne sortent que pour communiquer, à des citoyens sidérés par tant d’indigence, sur des sujets qui n’intéressent qu’eux-mêmes.

Les patriotes de tous poils ont un boulevard devant eux et un sacré défi à relever car cela demande beaucoup d’intelligence, de dextérité et de perspicacité. Les petites rancunes personnelles, les appréhensions idéologiques, les calculs politiciens et mesquins, doivent être laissés pour toujours au cimentière de la République. Mais prendre le pouvoir parfois n’a pas beaucoup d’intérêt autre que pécuniaire, et ce n’est pas de cela qu’il s’agit pour les français soucieux du bien-être des citoyens. Il s’agit d’un pays qu’il faudra reconstruire sur de bonnes bases en redonnant vie à nos entreprises petites et moyennes: l’innovation disruptive, l’économie de la connaissance fondé sur la collaboration et une justice pour tous, il faudra restaurer la culture qui transporte vers des idéaux de générosité et altruisme qui ouvre au savoir,  l’intelligence, les compétences, les savoirs être et savoir-faire pour en faire des citoyens formés, éclairés et éveillés.