Le problème de l’apprentissage automatisé et des réseaux de
neurones, principales techniques faisant tourner les programmes d’intelligence
artificielle, repose sur le fait que même pour ceux qui les programment, leurs
résultats sont souvent inexplicables. Ces programmes utilisent des données pour
y trouver des schémas, mais même ceux qui les programment ont du mal à
expliquer comment ils fonctionnent.
Alors que l’Union européenne vient de se prononcer pour un
droit à l’explication des décisions automatisées, permettant aux citoyens de
demander une forme de transparence des algorithmes, reste à savoir ce que cela signifie
dans ce cas.
En effet, ce problème empêche les chercheurs d’utiliser ces
technologies à leur plein potentiel. Si nous ne comprenons pas comment les
résultats sont générés, nous ne comprendrons pas quelles données en entrée sont
nécessaires ou lesquelles doivent être considérées comme des entrées.
Les machines ont trop tendance à «voir» des structures
significatives au sein d’images abstraites ou aléatoires. De tels défauts
pourraient même être exploités par des hackers et produire des effets très
dangereux. Il serait ainsi possible de pousser une voiture sans conducteur à
confondre ci qu’il voit, ou de truquer un système de détection rétinien.
Un programme capable de créer un logiciel d’IA «symbolique»
exprimant de façon lisible un ensemble de principes logiques, de « règles » aurait
un net avantage sur l’apprentissage profonde. Il aurait besoin de beaucoup
moins de data pour apprendre. C’est par l’hybridation de différentes méthodes
anciennes ou toutes récentes qu’on arrivera peut-être un jour à produire un
programme réellement «intelligent». Dès nos jour nos machinent dialoguent, mais
nous ne savons pas qu’est qu’ils se disent !
Les robots sont employés en remplacement de la force
musculaire et du savoir-faire humain. Ils sont fiables, infatigables,
supportent des cadences optimales et sont de plus en plus polyvalents. D’abord
déployés dans les industries lourdes, ils remplacent actuellement des employés
qualifiés sur des chaînes de montage de nos tout derniers smartphones. On
estime à plus de 50 millions le nombre d’emplois auxquels ils se sont
substitués en à peine 50 ans, et à plus de 200 millions dans les 20 prochaines
années.
Contrairement aux robots mécaniques, l’IA n’est composée que
de lignes de code informatique. Elle se nourrit de contenu numérique et apprend
sans repos au rythme des processeurs très puissants qui l’animent et la
technologie pourrait se substituer à notre intelligence biologique dans la
plupart des domaines des œuvres de l’esprit.
Les fortunés du capitalisme du futur sont ceux qui
apprennent aujourd’hui aux machines à répliquer notre pensée et notre savoir.
Ces entrepreneurs sont présents dans tous les bassins hi-tech et avancent très
rapidement. Ne connaissant pour seule frontière que les limites de la
technologie, ils bousculent et font évoluer tous les modèles économiques et
sociaux. Les plus grands investisseurs
mondiaux les financent par milliards de
dollars car l’IA aura un impact encore
plus important que le silicium sur notre futur.
On constate que :
- le développement technologique a toujours
entraîné un accroissement de la richesse et une augmentation du niveau général
de qualification. La connaissance libère et son accès rapide et universel
accélère ce phénomène.
- il y a un décalage temporel entre la mise en
service des innovations et l’élévation du niveau de compétence. Cela se traduit
par des ajustements sur le marché du travail.
L’IA est une avancée capitale qui permet de poser des
diagnostics plus précis sur des maladies, de faire des observations plus
pertinentes sur d’immenses volumes de données et de d’agréger et de traiter
plus de connaissance que tout autre outil. C’est donc une opportunité primordiale
pour notre évolution, mais les organismes publiques doivent légiférer pour
définir un code déontologie de l’IA, réguler afin de prévenir toute situation de
monopole sur le savoir et fiscaliser l’utilisation de l’IA afin que cette
innovation ne détruise pas la solidarité que nos populations ont mis tant
d’années à bâtir.