Dans un rapport à paraître fin
avril 2017, le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale
(SGDSN) anticipe les principales menaces pour 2030. Dans un rapport dénommé
" Chocs futurs ", le Secrétariat général de la défense et de la
sécurité nationale, tente d'identifier les principales menaces liées aux
ruptures technologiques à l'horizon 2030 : le terrorisme biologique, la
militarisation de l'espace, les armes imprimées en 3D, les virus de synthèse,
les robots tueurs, mais aussi le décryptage des informations les plus sensibles
grâce aux ordinateurs quantiques. Le document souligne que les ruptures
technologiques en cours sont aussi prometteuses en termes industriels que
génératrices de risques du point de vue sécuritaire.
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La Chine, elle, pourrait disposer de
"planeurs hypersoniques" capables d'atteindre cinq à dix fois la
vitesse du son, qui seraient dotés de charges nucléaires et quasiment
impossibles à intercepter. Ces missiles dits "hypervéloces"
pourraient être utilisés, outre les frappes nucléaires, pour des frappes
conventionnelles et des missions de déni d'accès de certaines zones.
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Terrorisme technologique. Les groupes
terroristes pourraient chercher à recruter des experts NRBC. Certains pourraient facilement se former grâce
au développement des MOOCS : vol de matières nucléaires ou radiologiques,
attaque de sites de production nucléaire, ou fabrication d'une "bombe
sale" mélangeant explosifs traditionnels et produits radioactifs.
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La révolution de l'impression 3D pourrait
permettre la fabrication clandestine de matériel à usage terroriste. La
biologie de synthèse pourrait permettre la résurrection de virus virulents et
très contagieux. L'ordinateur quantique pourrait rendre inopérant les systèmes
de chiffrement actuels, d'où des risques pour les informations classifiées de
l'État ou le patrimoine scientifique et technique.
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L'essor des neurosciences pourrait permettre en
2030 aux États-Unis, à la Chine, à la Russie ou à Israël de transformer leurs
combattants en hommes augmentés, avec des implants destinés à augmenter
l'acuité visuelle ou auditive, des "dispositifs d'électrostimulation
cérébrale", ou des exosquelettes capables d'augmenter leurs capacités
locomotrices. Le développement des armes à "énergie dirigée" (laser
et micro-ondes) pourrait permettre aux États-Unis et à la Chine de neutraliser
toute l'électronique d'une ville grâce à une impulsion électromagnétique
générée par des missiles de croisière, voire de bénéficier d'un bouclier laser
qui protégerait la progression de leurs forces de tout tir de missiles ou
d'artillerie.
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Le développement exponentiel de l'utilisation
militaire de robots sous forme "d'essaim de robots" capables de
saturer les défenses ennemies. Les mouvements, basés sur l'intelligence
artificielle, seraient difficiles à prévoir et déstabiliseraient les
combattants traditionnels.
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Le scénario de rupture envisagé par le rapport
anticipe même l’autonomisation complète de robots tueurs, les SALA en jargon
militaire (Systèmes d'armes létales autonomes). Dotés d'une intelligence
artificielle, ils utiliseraient leur capacité d'auto-apprentissage pour
s'éloigner des règles initiales d'ouverture du feu…