Introduction
Un recherche sur les réseaux est significative quant à l’évocation du Chevalier
errant qui caractérise tant de personnages, et ce contrairement à Don Quichotte
qu’on ne qualifié pas de la même manière internet. Cette problématique vous la
trouverez également, contraire, peut-être, à toute attente à travers de
l’intelligence artificiel des outils de recherche comme Google. Google ainsi
comme les moteurs de recherche et leurs commandes locales tiennent difficilement
compte des complexités conceptuelles[1].
Il y a peu d’écrivains
dont les personnages ont pénétré à ce point l'imaginaire collectif qu'ils sont
devenus des noms communs. En revanche, à part les Hispanistes, rares sont les personnes
à l’avoir lu entièrement
Historique
Cervantès est né et a
vécu dans l’époque espagnole du Siècle d'Or, celle-ci coïncide avec le règne
des Habsbourg, l’Espagne sombrait dans une inexorable décadence, mais elle
connaissait la période la plus faste de sa créativité littéraire et artistique.
Avec leur union, les
rois Catholiques, s'amorce l'unification de l'Espagne, par le mariage de leurs
deux aînés, Juan et Juana, ils lient le destin de l'Espagne à la puissante
dynastie des Habsbourg d'Autriche. Ce fut leur fils aîné, Charles, qui hérita
de leurs possessions en 1517, il est roi de Castille et de Navarre, de
Cerdagne, de Sicile, de Naples, roi de Bourgogne, des Pays-Bas, de la
Franche-Comté, de l’Autriche, du Milanais. A 19 ans, Charles Ier d'Espagne est
sacré empereur d’Allemagne, sous le nom de Charles-Quint. La conquête des
royaumes aztèque et inca agrandira encore son empire. Le soleil ne se couche
pas sur ses domaines.
Charles-Quint abdique
en 1556, Cervantès avait alors 11 ans et Philippe II, fils de Charles-Quint, lui
succède. Héritier d'une prestigieuse dynastie, fut l'un des princes les plus
puissants des temps modernes.
En 1571, la Sainte
Ligue, qui réunit l'Espagne, Venise et Rome pour mettre un terme à la
progression de l'armada turque, triomphe lors du combat naval de Lépante. Cervantès
était à bord d’un vaisseau espagnol et il avait 24 ans.
Puis arrivèrent les
défaites: en 1585 Philippe II mit sur pied l'Invincible Armada qui porta un
coup mortel à la puissance espagnole (1588) et il entraîna, de même la révolte
des Pays Bas. Pour les Espagnols, malgré les drames et les échecs qui parsemèrent
son règne était leur modèle, l'idéal de leur vie. En 1598, après un demi-siècle
de pouvoir absolu le déclin était là.
Le règne de Philippe
III, abandonna le pouvoir à son favori le duc de Lerma, ne fit qu’accentuer la
crise économique et financière et elle était devenue une crise morale. L'Espagne
se peuplait de picaros: hidalgos ruinés mais se refusant à travailler de leurs
mains, étudiants faméliques, soldats démobilisés, laquais, truands, moines et nomades.
Les préjugés contre le travail déshonorant, l'anarchie honorable, les habitudes
de pillage, d'ivrognerie et de paresses acquises aux armées, détérioraient le
pays.
L’Espagne, dévastée par
les épidémies, était devenue une société parasitaire composée de mendiants et
de duellistes. Elle avait édifié une superstructure illusoire, mythique qui la
rendait sourde et aveugle à un monde qui évoluait.
L’auteur
Miguel de Cervantès y
Saavedra naquit en 1547 sous le règne de Charles-Quint et mourut sous le règne
de Philippe III. C’est dire qu’il a vécu la crise de la puissance espagnole. Quand
parut la première partie du Don Quichotte en 1605, Cervantès avait 57 ans, c’est
donc une œuvre de maturité, écrite par un homme, dont la vie fut hasardeuse et difficile, avait été marquée par des
déceptions et des chagrins personnels.
Il fut dans sa jeunesse
l'acteur d'une aventure héroïque, puis le témoin lucide d'un temps de doutes et
de crises. Don Quichotte est le rêve de Cervantès, un rêve qu’il ironise, sans
y renoncer vraiment, sans cesser de le affectionner. Ce livre nous montre comment
une âme fière, née pour l’héroïsme, d’expérience en expérience, se heurte à la
réalité vulgaire qui cherche qu’à le rabaisser et à l’accabler. Il participa à
la glorieuse bataille de Lépante, il se battit et il reçut trois coups
d'arquebuse: deux à la poitrine, le troisième à la main gauche dont il perdit
l’usage. « Si l'on me proposait aujourd'hui d'opérer pour moi une chose
impossible, j'aimerais mieux m'être trouvé à cette prodigieuse affaire que de
me trouver à présent, guéri de mes blessures, sans y avoir pris part »
disait-il.
Quatre ans plus tard,
il donnait sa démission de l’armée et quittait Naples muni de lettres de
recommandations de don Juan d'Autriche, qui commandait la flotte à Lépante. La
galère sur laquelle il s’était embarqué fut abordé, il fut fait prisonnier,
avec tous ses compagnons de voyage, et emmené au marché aux esclaves. Les
signatures prestigieuses de ses lettres de recommandations lui valurent d'être
traité avec certains égards, mais aussi d'être vendu fort cher. Pendant ces
années de captivité, il organisa, lui-même et d'autres captifs, quatre
intrépides tentatives d'évasion qui échouèrent à cause de la traîtrise de ceux
qui s'étaient engagés à les aider. Il fut enfin racheté en septembre 1580, ses
parents s'étaient endettés pour le faire, les soucis familiaux le frappaient et
les femmes de sa famille, une tante et ses sœurs, avaient une fâcheuse
réputation. Miguel vivait dans une grande précarité, en décembre 1584, il
épousait Isabel de Palacios, il avait 37 ans, elle à peine 20. Moins de trois
ans après son mariage, il partit pour Séville où il fut nommé commissaire aux
vivres pour la grande expédition navale, l'Invincible Armada, qui se préparait
contre l'Angleterre. Il fut nommé collecteur d'impôts: il devait collecter 2,5
millions de ducats, qui étaient des arriérés des taxes dans la région de
Grenade. Il reprit donc la route, mais il n’était pas doué, et se retrouva
parfois en prison. Las de courir les routes, il sollicita un poste dans
l'administration en Amérique qu’on lui refusa cruellement. Quinze ans d'errances
et d'épreuves ne lui avaient apporté que des déceptions, mais elles furent en
réalité dix années d'expériences irremplaçables au fil desquelles se forgèrent
les armes qui lui permirent de devenir Cervantès.
Cervantès n'a plus
d'illusions, il aurait pu devenir amer, aigri, or il semble y avoir gagné une sagesse, faite
d'ironie subtile, il porte sur le monde et sur les hommes un regard lucide et
tolérant. C'est ce mélange d’ironie et de tendresse, de bonté foncière qui
donnera une résonance si profonde à ses œuvres de maturité, et particulièrement
à cet ouvrage. Jusqu’à la fin de sa vie, il vivra dans la plus extrême
précarité.
Pendant les longues
années soldat et captif il apprit la patience dans l’adversité. Il perdit
la main gauche à la bataille navale de Lépante mais malgré sa laideur, il la tient
pour très belle, car elle lui fut faite en l’occasion la plus mémorable et
élevée qu'ait vue les siècles passer et que puissent espérer voir les siècles à
venir alors qu’il servait sous les drapeaux vainqueurs de la guerre de Charles-Quint.
Commentaire de l’ouvrage
Don Quijote et son fidèle compagnon Sancho
En tout le récit, trois sorties réalisa Don Quichotte. Trois étapes de vie, de rupture mais de continuité
Dans la première partie
du roman, Don Quichotte effectue deux sorties, la première fois il part seul trois
jours. Pour sa seconde déjà équipée, il est accompagné de son écuyer Sancho.
Dans la seconde partie de l’ouvrage, publiée dix ans plus tard, la troisième
sortie s'ouvre sur des horizons nouveaux que lui sert de cadre :
l'Aragon et la catalogne qu’à cette époque faisait partie d’Aragon.
Le roman commence par
une phrase que tout espagnol connait par cœur et qui est une citation voilée
d'un romancero populaire: « Dans un village de la Manche dont je ne veux
pas me rappeler le nom ». On ne peut qu’être frappé par la désinvolture plaisante
de l'auteur à l'égard d'une précision qui donne le ton humoristique d'un récit
qui s'encombrera volontairement de multiples détails destinés à authentifier
l'historicité d'une fiction.
Le héros est également
insaisissable en ce qui concerne son état civil, on ne sait pas s’il se nomme
Quichada, Quesada ou Quexana. On ne saura pas avant la fin son véritable nom,
comme si le seul qui importait était celui sous lequel il entre dans le récit. Il
a lu tant de romans de chevalerie qu’il est tenté d’écrire une suite aux
aventures de ses héros familiers. Il est pris au jeu de la vertu poétique de
l'inachèvement. L’excès de lecture et les efforts de compréhension entraînent
un surmenage et puis, la barrière s'écroule entre le réel et le roman.
Tout d’abord, sa
croyance est tournée vers le passé, ces héros qui ont existé. Puis vers
l'avenir: il se voit en chevalier dont les exploits sont reconnus et chantés.
Lorsqu'il se décide à partir, sa folie va s'inscrire dans le présent.
Enfin l'invraisemblance
de ces exploits, loin de lui inspirer le doute, le conforte dans sa folie car
il adhère au mythe de l’exceptionnel. Donc rien de ce qui lui arrivera ne
suscitera en lui le moindre doute, les frontières entre ses lectures et la
réalité se sont abolies. Il veut s’en aller de par le monde chercher des
aventures, réparant toutes sortes d’injustices.
À son vieux cheval il
donne le nom de Rocin-ante, par le pouvoir du mot qui crée, ce vieux cheval
accède ainsi à la dignité d’agile monture. Il frotte les armes rouillées de ses
ancêtres. C’est par un processus semblable qu’il se fait chevalier errant quand
il se donne le nom, il est désormais Don Quijote de la Mancha. Par ailleurs,
ses lectures lui ont appris qu’un chevalier errant doit être amoureux, aussi
choisit-il une dame qu’il doit aimer. Son choix se porte sur Aldonza Lorenzo (Dulcinea
del Toboso). Quoiqu’on ait pu en dire parfois, l’amour pour Dulcinée n’est pas
à confondre avec une quête de l’idéal. C’est parce qu’il doit être amoureux
qu’il choisit cette femme. Cette
précision n’est pas anodine car il nous dit qu’en amour on ne doit pas tant se
demander qu’est-ce qu’elle a, mais plutôt
qu’est-ce que j’ai.
Le monde a besoin de lui, il part pour accomplir la mission dont il est investi, mais il sort par une porte dérobée, pourtant il est sûr de son bon droit. Comme s’il était conscient que son but est une folie pour les autres. À peine sorti, il butte sur une loi: il doit être armé chevalier. C'est dire qu'il obéit à une loi supérieure, au nom d'un ordre supérieur, il obéit à une finalité idéale. Il se fait armer chevalier dans une auberge au cours d'un épisode fort burlesque.
Dans l'univers de Don
Quichotte, il n'y a pas d’accommodement, il faut que triomphe une Justice
supérieure. Hélas, elle n'existe pas et, par son intervention intempestive,
elle rompt l'équilibre du Mal dans le monde; cet équilibre, qui en limite les
dégâts, doit être préservé si ce n'est pas le Bien qui triomphe totalement.
Ainsi commencent la
diaspora du chevalier errant et la victoire de ce pauvre homme solitaire,
abandonné sur la route, il sort des pages du livre pour vivre ailleurs. Roué de
coups, moulu, délirant, notre chevalier errant est ramené, de nuit, par un
voisin qui l'a trouvé presque inconscient sur la route. À son retour, il reste
couché dans un état comateux et ses amis, le curé et le barbier, en profitent
pour brûler de nombreux livres de sa bibliothèque et en murer la porte.
Lorsqu'il reprendra
conscience, ils inventeront une intervention des enchanteurs. Cette invention
relancera le récit jusqu'à la fin, car on peut penser qu'à force de se heurter
à un réel irréductible, don Quichotte aurait renoncé à son entreprise.
Désormais il a une réponse à tous les démentis que lui inflige la
réalité : il est victime des enchanteurs!
Ici s’amorce le thème
de la Burla (la mystification) qui va courir jusqu’à la fin du roman: la seule
façon d’infléchir le comportement de Don Quichotte est d’entrer dans son jeu,
de le suivre dans son délire. Dans la seconde partie, publiée dix ans plus
tard, ce procédé informe la majeure partie des aventures de notre chevalier.
Sancho Panza, le futur
écuyer de notre héros, entre en scène, le narrateur nous le présente comme un
homme honnête et pauvre. Pour l’engager à le suivre, don Quichotte promet de
lui donner en récompense, le gouvernement d'une île. Ce qui fait rêver à
Sancho. Est-il Naïf, crédule Sancho? Pour un habitant de la Mancha, une île est
un lieu mythique, irréel.
Sancho ne veut pas
suivre son maître à pied et se propose de partir avec son âne. Ce qui ne manque
pas de poser un problème à Don Quichotte. Dans les romans qu'il a lus, il ne se
souvient pas que les écuyers aient été montés sur un âne. Il l'accepte sous
réserve de le remplacer à la première occasion mais de fait, le petit âne ne
quittera jamais les pages du livre.
Sancho il est un peu
douillet, un peu menteur, un peu tricheur, un peu roublard, mais il a une vraie
sagesse populaire; dans sa mémoire, il a un interminable répertoire de
proverbes qu'il peut enfiler les uns derrière les autres sans souffler, comme
une litanie, au point d'exaspérer parfois son maître. Pourtant, Don Quichotte
va subir la contagion et, à son tour, énoncer quelques-uns de ces proverbes.
Sancho est illettré, à
peine il sait signer son nom, ce qui signifie qu'il n'a aucune connaissance
dans le domaine intellectuel, d'où parfois sa crédulité naïve. Néanmoins, il a
non seulement du bon sens, mais également de l’esprit, de l'intelligence et,
peu à peu, se dessine un caractère plus profond.
Tandis
qu’ils avancent au trot de leurs invraisemblables montures, ils ne vont pas
cesser de dialoguer. Ce seront leurs entretiens qui sont
parmi les pages les plus subtiles, drôles ou sages du roman. Au gré de ces
entretiens leur antagonisme apparent se mue progressivement en une harmonie
subtile et il vient le moment où ils en arriveront à se contaminer l'un
l'autre.
Lucide sur son
apparence, Sancho affirme sa naïve certitude d'être à la hauteur de sa future
tache de gouverneur d’une île, mais il émet des doutes sur les capacités de sa
femme: elle ne vaudra pas quatre sous en
Reine… Sancho est un personnage qui juge, donne son avis sur les autres. Il
a la faculté de trouver le réel compatible avec la fiction au prix de quelques
accommodements. Grâce à lui, une certaine réalité concrète va pénétrer dans le
rêve quichottesque.
De ce discours aux
nombreuses implications philosophiques, il faut retenir que, selon Don
Quichotte nous vivons désormais dans un monde de fer où règnent la cupidité, le
sens du profit, l'injustice, les vices, la débauche, un monde d'où l'amour
sincère et pur s'est enfui.
Sancho fait irruption
chez son maître pour lui apprendre une grande nouvelle, le bachelier, Sanson
Carrasco, leur voisin, de retour de Salamanque, a rapporté un livre, qui a pour
titre L'ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche. « Il paraît qu'on y
parle de moi sous mon vrai nom Sancho Panza et de Mme Dulcinée du Toboso; et
aussi de choses qui se sont passées entre nous deux, tout seuls », dit
Sancho. Sanson Carrasco vient voir Don
Quichotte, lui apprend l'immense succès du livre et lui dit que les lecteurs
attendent la suite annoncée par l’auteur. Nos deux héros décident alors de se
lancer dans de nouvelles aventures, il importe en effet de ne pas manquer ce
rendez-vous de l'Histoire de l’histoire.
Mais surtout, cette
trouvaille subtile va changer totalement la perspective dans laquelle s'inscrit
cette seconde partie car, désormais, où qu'ils aillent, ils seront reconnus.
Que, piqués dans leur curiosité et leur vanité, ils veuillent savoir ce que
l'on dit d'eux, et les voici, chacun pour son compte, transformés en lecteurs
de soi-même, à partir du moment où, mieux informés, ils se mettent à discuter
de la véracité de tel ou tel détail, à contester la justesse de telle ou telle
interprétation, une dimension nouvelle est introduite dans le roman qui ouvre
une perspective pratiquement infinie sur les rapports entre l'auteur et ses
personnages, maintenant conçus comme indépendants de lui. Par leurs remarques,
leurs réserves, Don Quichotte et Sancho donnent soudain à ces rapports un
caractère contestataire, voire conflictuel.
Tout au long de leur
troisième et dernière sortie, Don Quichotte et Sancho vont parcourir un monde
peuplé de gens qui les connaissent puisqu'ils les ont lus. On les reconnaît, on
les salue, on les accueille, on les interroge sur tel ou tel point obscur de
leur histoire, on joue le jeu avec eux.
Dans la première
partie, Don Quichotte était maître de sa propre épopée, à mesure qu'il se
forgeait son identité, il inventait son propre monde: le château, les moulins à
vent transformés en géants.… En revanche, dans la seconde partie, lorsqu'il se
lance à nouveau sur les chemins, il ne transforme plus les choses, ce sont les
circonstances ou les autres qui fabriquent un univers à la mesure de ses
exploits ou de ses désirs. C’est dire que la plupart des épisodes de cette
seconde partie est le récit des mystifications, des railleries, dont notre
chevalier sera victime.
Les amis du chevalier
les laissent partir car ils ont imaginé, avec le bachelier Sanson Carrasco, une
nouvelle burla pour le faire revenir et le guérir de sa folie. Nos deux héros
ont pu prendre la route sans se cacher. Partis pour Saragosse et en cours de
route ils poussent jusqu'à Barcelone (qui faisait partie à cette époque
d’Aragon). C’est tout d’abord Sancho qui va mystifier son maître pour se tirer
d’embarras.
Dans la première
partie, chargé de porter une lettre à Dulcinée, il lui avait fait croire qu'il
s'était acquitté de sa mission. Cette fois, ils se rendent dans le village de
Toboso, et notre chevalier demande à son écuyer d’aller chercher Dulcinée, en
personne, car il veut se mettre à ses pieds, Sancho ne sait que faire. Il
cherche comment se tirer d’affaire quand apparaissent au loin trois paysannes,
Puisque son maître voit ce qu’il veut bien voir, il lui annonce que Dulcinée et
ses suivantes arrivent. Mais lorsqu’elles s’approchent, notre chevalier les
voit dans leur toute leur rusticité et leur vulgarité. Sancho persiste dans son
mensonge. La foi de Don Quichotte vacille, mais plutôt que de renoncer à son
rêve, il va s'humilier devant la paysanne en accusant les enchanteurs de le
tromper, et lui redire son indéfectible amour.
Don Quichotte finira
par imaginer que Dulcinée est victime d’un enchantement aussi. Et ce thème de
l’enchantement de sa Dame va informer une grande partie de la suite du récit.
Il va vouloir désenchanter Dulcinée, et ce désenchantement va être à l’origine
des multiples farces mémorables et théâtrales qui prendront une dimension
spectaculaire lors du séjour de nos héros chez le duc et la duchesse.
Don Quichotte est
interpellé par un étrange chevalier, le chevalier aux miroirs. C’est, en
réalité, Sanson Carrasco, soigneusement déguisé en chevalier errant, le visage
caché par son casque, et accompagné d'un écuyer qui n'est autre qu'un paysan du
village paré d'un faux nez.
Assuré de l'emporter au
cours de ce duel, il veut imposer comme pénitence à Don Quichotte de déposer
les armes et de revenir chez lui. Il lui lance un défi dont l'enjeu est la
suprême beauté de leurs dames respectives, ils se battent. De ce combat, notre
chevalier sort vainqueur tandis que le chevalier aux miroirs gît au sol et le
visage découvert, il reconnaît le bachelier, Sanson Carrasco, il en accuse les
enchanteurs. Le bachelier, vexé, va prendre très mal sa défaite et jurer de se
venger.
Même Sancho, nommé par
le duc et la duchesse, soi-disant gouverneur de l’île de Barataria, moqué
cruellement, fait preuve d’une dignité comparable à celle de son maître. « Laissez-
moi retourner à mon ancienne liberté… Je ne suis pas né pour être gouverneur…
Je m'entends mieux à manier la pioche, à mener la charrue… Chacun est à
sa place quand il fait le métier pour lequel il est né. Nu je suis né, nu je me
retrouve, je ne perds ni ne gagne ; je veux dire que sans une obole je suis
entré dans ce gouvernement et que j'en sors sans une obole bien au rebours de
ce que font d'habitude les gouverneurs d'autres îles ».
Don Quichotte est défié
par le chevalier de Blanche Lune, en réalité Sanson. Il est défait en champ
clos, il a été vaincu dans un combat singulier, sans trahison. Il préfère être
tué que de renoncer à proclamer la suprême beauté de Dulcinée. Mais le
chevalier de Blanche Lune lui demande sa parole d'honneur de ne plus porter les
armes pendant un an. Don Quichotte s’y engage. Certes le chagrin de devoir
pendant un an abandonner la vie glorieuse des chevaliers errants contribue à l'affaiblir,
mais il y a pire: ni l'image de Dulcinée, ni son propre courage ne l’ont pas
soutenu, il n'a plus confiance en lui-même. La source de sa vie est tarie parce
qu'il est troublé dans son illusion, et cette ultime défaite nous amène à la
fin du roman.
Quelque chose en lui
est ébranlée: son triomphe à Barcelone avait été sa dernière illusion. Quand, à
la fin, il va retrouver la raison, ce sera l'achèvement d'une longue, lente
prise de conscience. À la fin du roman, notre héros, d'abord caché sous la
caricature, finit par triompher d'elle, à travers elle, apparaît une dignité
héroïque, un visage si grave et si beau qu'il s'impose à l’affection, au
respect.
Sancho lui aussi a
évolué, présenté tout d'abord comme un paysan pauvre, un bon mari, un bon père,
Sancho il restera toujours vrai. Face à son maître, au curé, au barbier, à sa
femme, chez le duc, la duchesse, Sancho il est, Sancho il restera. Il va aimer
de plus en plus son maître mais aussi le juger. De la confiance la plus
absolue, il passe au scepticisme et nul besoin de longs raisonnements. Il lui
suffit d’écouter le témoignage de ses côtes endolories pour être sûr que les
prouesses de son maître ne sont pas des succès. Point de doute, don Quichotte
est hors de son bon sens. Peu à peu, il en arrive à rire de son maître, à se
moquer de lui sous son nez. Cet irrespect arrive à son comble lorsque Don
Quichotte veut lui administrer de force les coups de fouet qui doivent
désenchanter Dulcinée. Sancho se jette sur son maître, le renverse, et lui
applique le genou droit sur la poitrine. Don Quichotte lui dit: « Comment
traître, tu te révoltes contre ton maître et seigneur naturel? Tu t'élèves contre
celui qui te donne ton pain? »
Non plus par crédulité,
non plus par respect, mais par affection, par fidélité, il ne peut s'empêcher
d'admirer tant de propos diserts, tant de sages réflexions, tant de maximes
profondes qui sortent de la bouche d'un maître qui, par ailleurs, est fou. Et
plus encore, il ne peut s'empêcher de l'aimer. Ce n'est pas en vain qu'il est
resté à ses côtés pendant des jours et des nuits: un peu de sa bonté s'est
communiquée à lui, un peu de son idéalisme a gagné une partie de son cœur.
C'est lui qui
soutiendra Don Quichotte dans ses épreuves, et dans sa défaite; il sait que son
maître est bon; il se sent le devoir de le protéger, de témoigner de ce qu'il
est. Il n'a nulle méchanceté, son âme est ouverte; il ne saurait faire de mal à
personne et, au contraire, il fait du bien à tout le monde; il n'a aucune malice
« Cette simplicité me le fait aimer comme la prunelle de mes yeux, et
malgré toutes ses extravagances je ne saurai le quitter ».
Toute l'histoire de Don
Quichotte et de ses amis est une lutte sourde, masquée, entre le héros qui veut
se réaliser et ses amis incompréhensifs et bien intentionnés qui veulent l'en
empêcher. Depuis le début, le curé et le barbier se sont entêtés à barrer la
route à l'imagination délirante de Don Quichotte. Ils ont brûlé une partie de
sa bibliothèque, ils ont muré la pièce, le curé a poussé la hardiesse jusqu'à
se travestir en femme pour le ramener à son village. À la fin, c'est le dialogue de l'hypocrisie
bien intentionnée des vivants et du silence lucide et silencieux du moribond.
Et près de ce lit où un homme meurt parce qu'il n'a plus envie de vivre, c’est l'ultime appel de la vie concrète, avec ce
qu'elle comporte à la fois de liberté, d’évasion, de valeur irremplaçable.
Sancho ne sait pas que
si Don Quichotte se laisse mourir, c'est parce qu'on l'a forcé à se laisser
mourir. A tout cela Don Quichotte oppose le scepticisme calme et résigné de
celui qui sait ce qui l'attend et qui sait aussi que les autres s'efforcent
vainement de lui mentir. Il dit à ses amis: Je ne suis plus Don Quichotte de la
Manche, mais Alonso Quijano qui a mérité par sa conduite d'être surnommé Le
Bon. Il y aurait un double renoncement: un double renoncement à l'idéal à la
chevalerie et à la matérialité, mais s'il est vrai qu'il y a un double
renoncement, ils ne sont absolument pas sur le même plan. Ne nous nous y
trompons pas, au moment où sa foi en quelque chose s'écroule, les autres ne lui
offrent que le spectacle dérisoire d'une foi factice à laquelle lui-même n'a
jamais consenti.
Depuis le début, Don
Quichotte ne cesse de penser au monde qui a besoin de son bras. Ce monde, c'est
celui des galériens, des prisonniers, des gens fouettés, de voleurs et de
volés, de vertus menacées et bafouées. Pour rester sourd à ces appels, il doit
oublier provisoirement que ce monde existe, et le seul moyen de l'oublier,
c'est de s'en fabriquer un autre. Être chevalier, c'est vouloir transformer le
monde, c'est ne pas l'accepter tel qu'il est.
Il un inadapté, il est
incapable d’accepter son temps, d'accepter les circonstances, de s'accommoder
des mœurs du jour, mais à quoi veut-on qu'il s'adapte? À un monde où triomphent
les muletiers, les marchands? Où ne règne pas d'autre loi que celle de
l'intérêt ? Où les hommes se contentent de deux choses: leurs affaires et leurs
plaisirs. S'il laisse le jeune Andrés attaché à son arbre et fouetté par son
maître, s'il refuse tout sentiment de pitié pour les galériens, alors il
s'adapte: c'est un renoncement, une trahison...
On a écrit des volumes
sur la faculté qu'avait Don Quichotte de métamorphoser le réel, parce qu’il
prend des moulins pour des géants, des auberges pour des châteaux. On n'a pas
assez dit que, s'il partait pour redresser les torts, c'est qu'il avait une vue
très précise de ce monde dans lequel il s'aventure. Ce personnage, lucidement
halluciné, voit le monde de son temps comme il est. Et c'est en cela qu'il y a
paradoxe. Paradoxe si aveuglant qu'il aveugle nombre de lecteurs et de
commentateurs pour qui Don Quichotte est un individu irréductible au réel.
Pourtant, il est significatif que lorsqu'il voit des galériens, il les prend
pour ce qu'ils sont: de pauvres hommes enchaînés. Et il défait leurs chaînes.
Sans doute est-ce là ce qui explique l'extraordinaire mélange de folie et de
lucidité de ses discours.
Mais sa folie ne porte
jamais que sur les apparences des choses. En leur essence, il ne se trompe
jamais sur les justes et les injustes.
Être chevalier, c'est voir le monde tel qu'il est, sentir qu'il réclame
justice. Être lucide, c'est renoncer à transformer le monde pour les autres et
se contenter de le transformer pour soi. Don Quichotte voudrait que le monde soit
juste, et il ne s'est pas inventé un monde juste puisque au contraire il part
au combat pour le rendre juste. Cette lucidité folle de Don Quichotte, c'est
son paradoxe.
Au terme d'un long
cheminement du doute et de la défaite, il ne lui reste plus qu'une seule
évasion: la mort et il prononce cette phrase mystérieuse: Dans les nids
d’autrefois, il n'y a plus d'oiseaux aujourd'hui. La suprême dignité de don
Quichotte, c'est de refuser le chant des pipeaux. De plus, Don
Quichote à maintes reprises, nous surprend par sa lucidité. Ainsi donc quand il
se bat avec des marchands auprès de son écuyer, seuls contre tous, et se voyant
à terre, rompu sous les coups, dit à Sancho: « Les sarrasins sont arrivés
et ils nous ont roués de coups car Dieu aide les méchants quand ils sont plus
nombreux que les bons ». Dans une autre occasion il dit à Sancho que
l'homme qu'il était ne pouvait pas, malgré sa condition de Chevalier, vivre
sans manger, sans satisfaire à tous les autres besoins du genre humain.
Don Quijote
avait besoin de Sancho pour parler, pour penser à haute voix, sans retenue,
pour s'écouter lui-même et pour entendre le refus vif de sa voix sur le monde.
Sancho fut son cœur antique, l'humanité toute entière pour lui, et dans lui il
aime toute l'humanité.
En fait, Don
Quijote ne serait grotesque que parce qu'il veut suivre une voie que le malheur
des temps rend totalement impraticable. Il est contradiction, car Don Quijote,
ce n'est que de la dialectique et l'analyse de son discours a donné comme
résultat des théories bien différentes et contradictoires. Nous ferons comme
lui, dialoguer plutôt pour surmonter les contradictions qui minent de
l'intérieur nos désirs, des influences que nous subissons, ou des
contradictions dans lesquelles on vit, pour trouver le point à partir duquel
elles pourront être maîtrisées. Mais la cohérence du dialogue est le résultat de
la recherche: elle définit les unités terminales qui achèvent l'analyse. Nous
sommes bien obligés de la supposer pour la reconstituer et nous ne serons sûrs
de l'avoir trouvée que si nous l'avons poursuivie assez loin et assez
longtemps. Elle apparaît comme le plus grand nombre des contradictions résolues
par les moyens les plus simples.
Les
cohérences qui apparaissent dans le discours de Don Quijote peuvent conduire à
établir les cohérences, même à son niveau, en tant qu'individu (sa biographie,
ou des circonstances singulières de son discours). Mais nous pouvons aussi les
établir et leur donner des dimensions collectives et diachroniques d'une
époque, d'une forme générale de conscience d'un ensemble de traditions. De
toute façon, que l'on choisisse l'une ou l'autre, la cohérence ainsi que l'on
trouvera, jouera le même rôle: montrer que ses contradictions immédiatement
visibles ne sont rien de plus qu'un miroitement de surface et qu'il faut
ramener à un foyer unique ce jeu d'éclats dispersés. Le texte de Don Quijote,
ne sera donc pas un texte idéal, continu et sans aspérité, il est plutôt un
espace de dissensions multiples, un ensemble d'oppositions différentes, comme
Don Quijote lui-même.
Il est un
être qui n'a pas peur du ridicule, il est capable des idées personnelles, de
penser envers et contre l'avis des autres, de vivre et mourir pour ce qu'il
croit être nom pas la vérité, mais pour ce qu'il croit le plus juste et le
meilleur. Il ne fait du mal à personne, sauf à lui-même. Il a l'air de sourire,
de se moquer sans méchanceté. Il ne profite jamais des autres, il paye sans
cesse de sa personne. Il emploie la force contre les forts, jamais contre les
faibles.
Il est seul
parce que plus libéré, plus conscient que les autres. Il est une vivante
affirmation. Il est homme de solitude, de fidélité, de pauvreté. Pour lui
conquérir ne signifie pas posséder, c’est au contraire aller plus loin, se
dépasser sans cesse. On rit de lui, on se moque, mais on n'ose pas le narguer
longtemps, on redoute son impétuosité, son courage, car il ne fuit jamais. S'il
encaisse de coups, il en donne, il se bat debout. Il a la volonté pour dominer
un événement, voire un destin, de tirer un espoir d'une situation désespérée,
de donner visage à l'informulé. Il a la volonté d'être un défi à l'abîme sans
recours au ciel.
Enfin, il
est l'homme libre, il a dû amalgamer beaucoup de contradictions, de
déchirements, de lassitude, de révolte, de fureur, de rancœur, d'amertume. Il
est, aussi, une calme mer toujours à la merci d'une soudaine tempête.
Les pérégrinations du chevalier itinérant ne nous
font-elles pas singulièrement penser à nos théorisations et pratiques
contemporaines de la mobilité, théorisations et pratiques dont les finalités,
avouons-le, ne sont pas toujours très bien établies. Il y a là une source
quasi-inépuisable de réflexions pour les acteurs du champ des technologies de
la connaissance, plus riche certainement en enseignements que certaines lettres
de désinformation relatives aux technologies de demain.
C’est bien évidemment aussi – et peut-être
surtout – l’homme de tous les fantasmes et notre société contemporaine ne
semble nullement devoir être en état de manque à cet égard : entre l’homme qui
prend les moulins à vent pour des géants à combattre avec noblesse et courage,
quitte à ne guère se préoccuper d’objectifs plus concrets et peut-être plus
urgents pour lui, et nos tribuns des technosciences, il n’y a à l’évidence que
fort peu de différences: ainsi, aucun passionnés des technologie n’a payé son
voyage à travers la Mancha (en tout cas, le texte de Cervantès n’en dit mot…).
Enfin, l’exigence contemporaine de comportements
plus éthiques et plus responsables peut à bon droit revendiquer certaines de
ses formules à l’emporte-pièce pour mieux ridiculiser, plus que jamais, ceux
qui sont prêts à tout pour une parcelle de pouvoir ou une tâche lucrative.
Ainsi point de harangue ici destinée aux citoyens de la Mancha: le bon Sancho
Panza lui-même estimerait avoir mieux à faire que de jouer les communicants
ignorants.
L’occasion est donc trop belle pour ne pas
résister à la tentation d’esquisser quelques parallèles entre la société de
l’époque de Cervantès. Après tout, Don Quichotte ne pourrait-il constituer la
meilleure des images pour une époque qui, à nouveau, repart à la recherche de
ses valeurs pour se constituer en société du savoir?
Ceux qui ont réduit au silence Cervantes en le condamnant à vivre dans l’anonymat
jusqu'à la publication de «Don Quichotte» ne pouvaient pas imaginer que la
puissance reproductrice de ses romans lui survivrait et atteindrait une
dimension transcendant les frontières et les époques.
Cervantiser c’et s’aventurer, la tête recouverte d’un
fragile casque transformé en casque virtuel,
dans le territoire incertain de l’inconnu. C’est aussi douter des dogmes et des
prétendues vérités, présentées comme intangibles, car cela nous aide à échapper
au dilemme qui nous transperce, entre l’uniformité imposée par le
fondamentalisme de la technoscience dans le monde globalisé : Elon Tesla,
(l’homme de voitures intelligents et des fusées qui reviennent sur la planète,
des trains hyperloop…) nous fait remarquer sa crainte pour l’humanité face à
l’intelligence artificielle
Quatre siècles ont passé et l'histoire de ce noble
idéaliste, qui se battait contre les moulins à vent, n'a pas pris une ride. Aujourd’hui
on persiste à trouver la tombe de Cervantès. Au lieu de s’obstiner à déterrer
les pauvres ossements de Cervantès en vue d’en faire la promotion auprès des
touristes comme s’ils étaient des saintes reliques fabriqués au tiers-monde ne vaut-t-il
pas mieux exhumer et tirer au clair les étapes obscures de sa propre vie?
Combien de lecteurs du «Quichotte» savent les ennuis
financiers, l’indigence qu’il dut endurer, sa demande rejetée d’émigrer en
Amérique, la faillite dans ses affaires, son séjour dans la prison sévillane
pour non-acquittement de dettes, l’insupportable inconfort qu’il vécut dans le
quartier malfamé du Rastro de Valladolid avec son épouse, sa fille, sa sœur et
sa nièce en 1605, année durant laquelle il rédigea, au milieu de la promiscuité
des quartiers marginaux et des bas-fonds de la société cette ouvrage.
Miguel de Cervantès après avoir souffert de ces
blessures en participant à la bataille navale de Lépante, ayant opposé en 1571
une coalition hispano-vénitienne à l'Empire ottoman, au large de Lépante
(Grèce), supporter la misère et la maladie, il est mort dans la pauvreté le 22 avril
1616. Outre son œuvre, il a notamment donné son nom à l'Institut Cervantès, qui
assure la promotion et l'enseignement de la langue espagnole dans le monde.
De plus, à l’ère des réseaux, un espagnol passionné a
publié la quête inaccessible de l’hidalgo sur Twitter. Diego Buendia, un
ingénieur en informatique espagnol, a utilisé son savoir-faire et il a trouvé un algorithme pour faire le
découpage du texte de Cervantes en 140 caractères, il est tombé sur 17.000
tweets, il a ouvert un compte qui a nommé «QuijoteEn17000Tuits».
Twitter n'est pas le seul réseau social à avoir rendu
hommage au roman. Le 30 septembre 2010, la Real Academia, qui protège et défend
la culture et la langue espagnole, elle a organisé une lecture mondiale du
livre, chaque récitation a été captée puis mise en ligne sur YouTube.
Puisque l’entreprise des chevaliers errants consiste,
comme disait don Quichotte, à «venger les injures, secourir et à venir en aide
aux opprimés», j’imagine l’Ingénieux Hidalgo de la Manche enfourchant
Rossinante, renverser, lance à la main, les sbires de la moderne et actuelle
Santa Hermandad de la pensée unique et la norme à outrance.
En fait, comme les compagnons du devoir, Don Quichotte
et Sancho ne se servent pas, n’asservissent pas, mais ils servent (devise de compagnons du
devoir). Mais…, la
multitude finit par ne pas avoir de discernement… N’oublions pas que nous
entrons précisément dans l’âge de la multitude. (« L'âge
de la multitude » Henri Verdier). Et comme dit Cervantes “Dieu aide le
méchants lorsqu’ils sont plus nombreux que les bons »
Atteindre l’âge de la vieillesse ou de la sagesse,
c’est prendre la mesure de la vacuité et du caractère chimérique de nos
existences. Enfin, je conseille ce livre comme
livre de chevet pour que nous arrivions
un jour être vraiment maitres, chacun de nous, de nos propres vies singuliers, avec
modestie accepter notre propre destin insolite et mourir comme en passeurs des
consciences à l’égal de Cervantès, Don Quijote et Sancho.
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Le Chevalier errant est un film muet
suédois de 1921 réalisé par John W. Brunius.
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Le Chevalier errant est un épisode de la
saison 3 de Kaamelott.
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Le Chevalier errant est un prélude à la
saga du Trône de fer.
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Le Chevalier errant est une espèce de
limicole de la famille des Scolopacidae.
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Le chevalier errant est un livre-jeu
écrit par Fabrice Cayla et Jean-Pierre Pécau publié en 1987.
Et très brièvement don
Quijote le chevalier errant :
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Don Quichotte. Acte 3. Je suis le
chevalier errant : air de Jules
Massenet (1842-1912) musique
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Roman d'aventures : Les aventures
de Don Quichotte, le chevalier errant, Navarro Durán, Rosa d'après Cervantès,
Miguel