vendredi 2 juin 2017

Le débat qui nous pourris : Étique relativiste, devoir moral constant, mœurs codifiés ou bon sens, jugement droit et discernement logique?



 Mieux vaudrait parler de normalisation et non de morale sur les affaires publiques, de bon sens, de discernement et conviction. Ainsi retrouverions-nous la sérénité de jugement, ne serait-ce que pour combattre le bas nivellement de la pensée qui nous surveille, la désinformation qui nous étourdit, l’abasourdissement qui nous intimide.

Le bon sens rejoint l’esprit logique et prémunit des dangers où les idéologues et utopistes risqueraient de l’entraîner. Il est donc un contrepoids nécessaire aux divagations abusives et perverses, car l’homme de bon sens perçoit naturellement ce qui est bon de ce qui est mal, ce qui est juste de ce qui ne l’est pas, guidé par cet instinct qui l’avertit des égarements toujours possibles de l’intelligence.
Nous avons mieux à faire collectivement que de nous imaginer juges. Concentrons-nous sur nous-mêmes, réhabilitons la conception stoïcienne de la «virtus» qui a pour avantage de s'ancrer dans l'individu et la maîtrise qu'il peut acquérir sur lui-même. La virtus fait de l'autodiscipline un but en soi, poursuivi au moyen du recueillement, de l'écriture, la lecture de bons livres ou de la privation résolue.

La future loi de «normalisation (moralisation) de la vie publique» mettra fin à des pratiques de corruption institutionnalisées du cumul des mandats et la réserve parlementaire, pour nous mettre au registre des États de droit modernes. Elle fera rentrer les représentants de la Res-pública  parmi le commun des citoyens, les politiques du public  devant être «serviteur du bien collectif» et non à son propre service ou au service des siens et les affaire privés au bien-être et le développement spirituel et matériel de chaque individu.

Nos voitures connectées, nos téléphones géolocalisés, nos relevés de compte dématérialisés, nos adresses IP deviennent autant de mouchards potentiels, bientôt raccordés aux services de surveillance. Nous allons devenir des robots guidés par des règles abstraites. La morale sort de l'intime en même temps que la loi régulera nos comportements. La morale privée laisse l'individu désemparé face  de postulats idéologiques comme de valeurs claniques, pour demander à l'État de nous dire le bien et le mal.

Plutôt que de continuer nos fulgurations sur  les ministrables, vaquons à nos propres préoccupations et tentons de ne pas confondre le domaine publique et le privé qui sont de nature bien différente. La vie des affaires repose sur l'idée de propriété privée et d'enrichissement personnel; les affaires de la cité sont fondées sur le bien commun et le désintéressement.
Pour beaucoup, faire de la politique n’exige pas nécessairement une grande culture des connaissances générales de la charge publique, mais oblige à un apprentissage des rouages des institutions de l’exécutif. La politique n’est pas un métier: c’est un engagement ou une vocation qui impose un grand dévouement et une disponibilité de tous les instants.

La politique manque de l’essentiel qui fait la différence entre un politicien et un authentique responsable: le pragmatisme. Ce pragmatisme qui résulte d’un bon sens à l’écoute des administrés, n’a rien à voir avec un quelconque opportunisme comme certains le pratiquent. Ils ont, surtout, perdu depuis longtemps tout sens du réel. Ils vivent ailleurs, dans un monde d’où ils ne sortent que pour communiquer, à des citoyens sidérés par tant d’indigence, sur des sujets qui n’intéressent qu’eux-mêmes.

Les patriotes de tous poils ont un boulevard devant eux et un sacré défi à relever car cela demande beaucoup d’intelligence, de dextérité et de perspicacité. Les petites rancunes personnelles, les appréhensions idéologiques, les calculs politiciens et mesquins, doivent être laissés pour toujours au cimentière de la République. Mais prendre le pouvoir parfois n’a pas beaucoup d’intérêt autre que pécuniaire, et ce n’est pas de cela qu’il s’agit pour les français soucieux du bien-être des citoyens. Il s’agit d’un pays qu’il faudra reconstruire sur de bonnes bases en redonnant vie à nos entreprises petites et moyennes: l’innovation disruptive, l’économie de la connaissance fondé sur la collaboration et une justice pour tous, il faudra restaurer la culture qui transporte vers des idéaux de générosité et altruisme qui ouvre au savoir,  l’intelligence, les compétences, les savoirs être et savoir-faire pour en faire des citoyens formés, éclairés et éveillés.